Donner un corps au masque

Séminaire Grundtvig à Strasbourg. Photos de Michel Boermans.

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Dans le cadre du réseau européen « Ecole des écoles », l’Insas a participé à un séminaire consacré aux masques et aux costumes au Théâtre National de Strasbourg. Du 04 au 07 juin, Marc Proulx (Responsable de la formation corporelle, École du TNS) et Pierre Albert (Responsable de la formation scénographie-Costumes, École du TNS) ont dirigé le séminaire. Une vingtaine de professionnels-pédagogues comédiens, metteurs en scène, plasticiens, dramaturges, scénographes, créateurs de costumes, professeur de chant ou encore de travail corporel ont partagé ce temps fort du réseau École des Écoles.

Les oiseaux dans l’usine

Il y a trois générations. Il y a le travail comme fil conducteur. Il y a ma famille: mon grand-père , ma grand-mère et ma mère. Il y a Eran l’ouvrier et poète. Il y a d’un côté les ruines du passé et de l’autre la présente claustrophobie d’une usine. Il y a une rencontre. Un hommage. Des histoires. Une histoire. La leur. La mienne. La nôtre.”

Réalisé par Lisa Sallustio.

L’exercice « Documentaire radiophonique » propose aux étudiants de seconde année théâtre de questionner leur rapport au réel en situation de captation. Cette réflexion entre l’être et le lieu considère le langage sonore comme médium de communication.

Dans le désert des grandes villes

Au cœur des grandes villes, entre le vagissement du fromager et le vacarme des sirènes, quelques femmes trouvent leur plénitude dans le silence.

Réalisé par Nina Blanc.

L’exercice « Documentaire radiophonique » propose aux étudiants de seconde année théâtre de questionner leur rapport au réel en situation de captation. Cette réflexion entre l’être et le lieu considère le langage sonore comme médium de communication.

De Zee

Je suis allé à Ostende le 16 février 2014 avec ma grande amie Barbara. Nous sommes arrivés à la gare vers 11h30. Nous avons mangé au restaurant Le Diplomate. Il y avait de grandes baies vitrées qui donnaient sur la mer. Après le café Barbara a voulu me montrer le port de pêche. Puis nous avons pris un bateau qui nous a amené sur une Ile. Dès que j’ai vu cette Île j’ai su qu’elle m’appartenait. Je suis retourné à Ostende le 20 février 2014. Seul. Je n’ai pas mangé au Diplomate. Je suis allé voir le port de pêche. J’ai voulu reprendre le bateau mais je ne l’ai pas trouvé. Mon Île avait disparu.

Réalisé par Ludovic Drouet.

L’exercice « Documentaire radiophonique » propose aux étudiants de seconde année théâtre de questionner leur rapport au réel en situation de captation. Cette réflexion entre l’être et le lieu considère le langage sonore comme médium de communication.

Au devant de nous

On marche vite, la tête en l’air ou les yeux roulant au rythme tyrannique de la valise vers le train soupirant. On marche au-devant de nous, rapide entre deux pays calmes. Nous aurons, une fois assis, une sensation éclair de surdité. Mais la mémoire des annonces, des mots qui fuient nous titille. Et je ressens comme l’envie de m’arrêter. De considérer les mille couloirs comme un lieu fixe, les mille gares en une seule. Ce que ça donne: l’infinie répétition des mêmes gestes, des mêmes sons, puis la découverte d’une certaine lenteur. La lenteur des sans-mouvement, des paresseux de la gare, de ceux qui n’entrent ni ne sortent de cet endroit où l’on ne fait qu’entrer et sortir. Des créateurs du lieu. J’ai la chance d’y voir du haut de mon perchoir sonore des danseurs, qui dansent dans le sens inverse de la ronde. Ce sont les blasés des annonces, auxquelles ils ne trouvent plus aucun sens. Ceux à qui il fallut apporter un piano pour satisfaire leur appétit d’existence. Ceux qui font chanter la gare, elle qui siffle d’habitude. Puis je découvre d’autres habitants, des visages marqués, des habitants aux allures de premiers hommes. Ceux pour qui la gare est lieu d’attente le jour, et devient traîtresse la nuit. Ils rêvent d’immobilité, que la gare enfin soit le pic solide en mer agitée, qu’elle ne soit plus le flou des photographes. Vision grotesque voire incompréhensible pour celui qui ne fait que passer, celui à la tête haute. C’est à ce moment que la nuit intervient, quand elle pousse dehors les visages pâles. Alors pour comprendre, il faut sortir.

Réalisé par Victor Rachet.

L’exercice « Documentaire radiophonique » propose aux étudiants de seconde année théâtre de questionner leur rapport au réel en situation de captation. Cette réflexion entre l’être et le lieu considère le langage sonore comme médium de communication.