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En 1959, un groupe de jeunes animés par Raymond Ravar analysait Hiroshima, mon amour d’Alain Resnais, et engageait une réflexion sur les pratiques du cinéma et du théâtre à l’Institut de Sociologie de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). De fil en aiguille naquit le désir de créer une école des arts du spectacle.
Trois ans plus tard, en avril 1962, l’INSAS voyait le jour, avec l’idée qu’il fallait former des professionnel·le·s à tous les métiers, mais aussi que l’apprentissage des disciplines du spectacle reposait sur le principe de la complémentarité : un enseignement de la mise en scène ne pouvant se concevoir sans l’existence parallèle d’une formation d’acteur·ice·s; un enseignement du montage et du son s’appliquant nécessairement à un projet global de réalisation.
D’emblée, Raymond Ravar, avec André Delvaux, Jean-Claude Batz, Paul Anrieu, Jean Brismée, Paul Roland et bien d’autres encore s’attachèrent, pour chaque discipline, à rechercher les maître·sse·e de haut niveau à l’étranger.
Des professionnel·le·s aussi prestigieux·ses que Pierre Aymé Touchard pour le théâtre, Ghislain Cloquet pour l’image, Antoine Bonfanti pour le son et Suzanne Baron pour le montage vinrent renforcer l’équipe pédagogique naissante de l’école.
Ainsi, dès son origine, l’INSAS entendit élaborer son projet pédagogique en le nourrissant des meilleures traditions étrangères.
Cette approche originale des arts du spectacle et de son enseignement créa, en Belgique, des pistes de recherches et de pratiques entièrement nouvelles.
Il fallait en effet de l’audace pour affirmer, par exemple, dans le domaine théâtral, la nécessité de former des metteur·teuse·s en scène, des artisan·e·s de théâtre et des technicien·ne·s de plateau.
L’école était aussi parvenue à briser les carcans entre la culture générale et la formation instrumentale, entre la théorie et la pratique, entre les créateur·rice·s et les technicien·ne·s.
Il est fondamental de réaffirmer aujourd’hui les principes qui ont présidé à la création de l’école : nous avons pour vocation de délivrer un enseignement professionnel de haut niveau, de former des artistes et artisan·e·s du cinéma, de la télévision et du théâtre, mais aussi, d’aiguiser l’esprit d’humanisme et de tolérance parmi nos étudiant·e·s.
De même, l’esprit d’ouverture sur le monde, le sens du travail d’équipe, le goût de l’exploration de modes d’expressions nouveaux, la pratique sans exclusive des différents genres des arts du spectacle sont autant de valeurs inculquées par les “ancien·ne·s” dont l’école se sent pleinement la dépositaire.
Les enseignant·e·s viennent du monde professionnel du cinéma, de la télévision et du théâtre – de la Belgique autant que de l’étranger. Tou·te·s sont en prise directe avec un monde en pleine mutation et assurent une formation qui tient compte de ces changements.
L’ouverture internationale de l’école est notoire. On ne compte pas moins d’une vingtaine de nationalités parmi les étudiant·e·s. Incontestablement, ce brassage de cultures et de sensibilités donne naissance à un vivier d’où sont issues des personnalités aussi diverses que Jaco Van Dormael, Michel Khleifi, Chantal Akerman, Bruno Nuytten, Jean-Jacques Andrien, Isabelle Pousseur, Armel Roussel, Ingrid von Wantoch Rekowski, Christian Hecq, Lucie Debay, Johan Blanc, Coline Struyf, Benoît Mariage, Danis Tanovic, Valentina Maurel, Nelson Yu Lik-wai.
Les étudiant·e·s entrent à l’INSAS après une sélection rigoureuse sur la base d’épreuves auxquelles est convié·e chaque candidat·e, soit environ 600 chaque année.
L’INSAS est sans doute l’une des rares écoles qui, en regard d’un tel nombre, n’opère pas de sélection sur dossier mais rencontre l’ensemble des candidat·e·s à travers une série d’épreuves.