Cette année, les Prix de la Critique ont salué plusieurs générations de l’INSAS : des Espoirs au Prix Bernadette Abraté, pédagogue et anciens étudiants ont été récompensés.
Eline Schumacher (Interprétation dramatique, promotion 2013) a reçu le Prix de l’espoir féminin pour Katzelmacher (Le Bouc); Manger des épinards, c’est bien, conduire une voiture c’est mieux; Mathieu Besnard (Interprétation dramatique, promotion 2009) a reçu le Prix de l’espoir masculin pour La Cerisaie ; L’enfant-colère; Jean-Marie Piemme a été distingué du Prix Bernadette Abraté pour l’ensemble de son œuvre d’auteur de théâtre.
A l’heure où beaucoup s’interrogent sur la nécessité du théâtre, il est stimulant de rappeler que par son dispositif même, avant tout contenu, par sa capacité structurelle de dire du vrai par du faux, par le travail de l’artifice, le théâtre est un art profondément laïque. Le théâtre laïcise le monde. Le “comme si” du théâtre, c’est la vérité qui doute, la vérité qui ne colle pas, qui ne veut pas vous étrangler pour vous convaincre, qui ne vous crève pas les tympans pour avoir raison. Le théâtre, c’est le monde qui se sait ironique, c’est la vérité moins l’inquisition, moins les bûchers, moins les rasoirs, moins les kalachnikovs, moins les impérialismes de quelque divinité qu’ils se réclament. Ainsi, en des temps marqués par la morsure du religieux, la simple existence du théâtre est son premier mérite.
Jean-Marie Piemme, extrait de son intervention lors de la cérémonie de remise des Prix de la Critique 2015
Images “Manger des épinards c’est bien, conduire une voiture c’est mieux” © François Gillerot, ELone Schumacher dans “Katzelmacher (Le Bouc)” © Michel Boermans, Mathieu Besnard dans “L’enfant-colère” © Michel Boermans