« Chantal Akerman vient de disparaitre laissant non seulement une filmographie impressionnante et multiple se jouant de tous les cloisonnements et de toutes les étiquettes, fiction, documentaire, long ou court-métrage, installation, vidéo, comédie, essai, laissant surtout une œuvre qui se tient à l’avant-garde de la modernité, bousculant les arcanes classiques du récit, s’appropriant une syntaxe cinématographique faite de longs plans fixes, de panoramiques tout aussi longs circulant dans une radicalité qui réinvente cadre et décadrage. Et Chantal au centre convoque sa mère, figure première et prégnante, sa judéité, la solitude, sa hantise de l’enfermement, son corps et le poids du monde.
Dans les mois turbulents de 68, elle entra à l’INSAS pour en sortir tout aussi tôt et y revenir en 1982 pour conduire avec les étudiants de quatrième année un travail de réalisation Hôtel des acacias.
La Cinematek programme au Flagey une dizaine de ses films, ce qui permet de voir ou de découvrir l’importance de cette cinéaste bouleversante qui a bouleversé les décennies qu’elle a traversées avec une liberté déflagratrice. »
Merci à Jacqueline Aubenas d’avoir su trouver les mots pour évoquer Chantal Akerman. Toutes nos pensées vont à sa famille et ses proches.